Symphonie

Contexte international en 1970
Naissance du programme
Les industriels
Les clients
Développement
Apports industriels
Segment spatial
Charge utile
Plate-forme
Les accidents de parcours

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1969 à 1975
Les premiers pas: Symphonie
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Le contexte international en 1970
C'est en fin de décade 1960-1970 qu'apparaissent les
premiers programmes nationaux de satellites de télécommunication
avec Westar (stabilisé par rotation) aux USA, Anik (stabilisé
par rotation) au Canada, Molnya (orbite elliptique) en Russie.
La naissance du programme Symphonie
En fin de la décade 1960/70 les gouvernements français
et allemand décident de fusionner leurs programmes de satellites
commerciaux de télécommunication Saros et Olympia pour donner
naissance à Symphonie. La société Nord Aviation à
la tête du consortium d'industriels français et allemands
CIFAS
remporte l'appel d'offre en 1968.
La réalisation démarre en début 1969 avec la mise
en place d'un Groupe de Projet paritaire franco-allemand d'une cinquantaine
de personnes aux Mureaux (Nord Aviation) dans lequel
toutes les sociétés sont représentées, chargé
de l'étude, du développement, de l'intégration et
du lancement des satellites.
Le programme est mené à son terme, malgré l'échec
du programme de lanceur Europa II, avec les lancements par les USA (Thor-Delta)
de Symphonie A en 1974 à usage français et de Symphonie B
en 1975 à usage allemand.
Les industriels
Un Groupe de projet intégré du Consortium
Industriel Franco Allemand pour Symphonie (GPI CIFAS) est chargé
de la conduite des opérations. Les industriels membres initiaux
du consortium ont évolué en cours de déroulement de
programme:
-
Nord Aviation aux Mureaux, fusion avec Sud Aviation et la Sereb
pour donner SNI Aérospatiale en 1970 (fusion avec Matra pour donner
Aérospatiale-Matra en 1999, fusion avec DASA pour donner EADS /
Astrium Space filiale d'EADS en 2000)
-
Sud Aviation à Cannes, fusion avec Nord Aviation et la Sereb
pour donner SNI Aérospatiale en 1970 (absorbé par Alcatel
Espace pour donner Alcatel Space Industries filiale d'Alcatel et Thalès
en 1998)
-
Thomson à Meudon/Vélizy, fusion avec CSF pour devenir
Thomson-CSF en 1971 (devenu Alcatel Espace en 1983 et Alcatel Space
Industries filiale d'Alcatel et Thalès depuis 1998)
-
CSF à Gennevilliers, fusion avec Thomson pour devenir Thomson-CSF
en 1970 (devenu Alcatel Espace en 1983 et Alcatel Space Industries
filiale d'Alcatel et Thalès depuis 1998)
-
SAT à Paris (abandon du spatial)
-
Siemens à Munich (abandon du spatial en 1978)
-
AEG à Hambourg, fusion avec Telefunken en 1972 (absorbé
par DASA)
-
Telefunken à Baknang fusion avec AEG en 1972 (devient Bosch
Telekom en 1990, absorbé par EADS/Astrium en 2001) et Telefunken
à Ulm fusion avec Thomson-CSF en 1996 (appelé Thalès
depuis 2001)
-
Messerschmidt-Bölkow à Ottobrunn devenu Messerschmidt-Bölkow-Blohm
en 1969 (DASA en 1985 et fusion avec Aérospatiale-Matra pour donner
EADS / Astrium Space filiale d'EADS en 2000)
-
Junkers à Munich absorbée par MBB en 1969
Les Clients
Administrations française -agence spatiale CNES
et Direction des Télécommunications DGT devenue
France
Télécom et privatisée en 1996- et allemande (DFVLR
et GFW) déléguant la direction de programme à
un Secrétaire Général exécutif du programme
Symphonie assisté d'un Groupe de projet client franco allemand.
Le développement
MT - Maquette mécanique
Satellite mécanique conçu et testé en France par
Aérospatiale à Cannes en 1970.
MT - Maquette thermique
Satellite thermique conçu et testé en France par Aérospatiale
à Cannes en 1971.
MI - Modèle d'identification
Charge utile assemblée par Siemens à Munich.
Satellite électrique assemblé en France par le GPI CIFAS
aux Mureaux en 1971.
MP - Modèle prototype
Charge utile assemblée par Thomson-CSF à Courbevoie.
Satellite assemblé en Allemagne par le GPI CIFAS à Ottobrünn
et testé en France à Intespace / Toulouse en 1972.
Rendu apte au vol en 1972, n'a jamais été lancé.
A terminé sa vie au Deutsch Museum.
MV1 - Modèle de vol Symphonie A
Charge utile assemblée par Siemens à Munich.
Satellite assemblé en France par le GPI CIFAS aux Mureaux
et testé à Intespace / Toulouse en 1973 et 1974.
Lancé le 12 Décembre 1974 par la fusée américaine
THOR DELTA 2914 depuis le centre spatial de Cap Canaveral en Floride.
Prévu pour fonctionner jusqu'en 1980, dérive sur
l'orbite 'cimetière' depuis Août 1984.
MV2 - Modèle de vol Symphonie B
Charge utile assemblée par Thomson-CSF à Vélizy.
Satellite assemblé en Allemagne par le GPI CIFAS à Ottobrünn
et testé à IABG / Ottobrünn en 1974 et 1975.
Lancé le 27 Août 1975 par la fusée américaine
THOR DELTA 2914 depuis le centre spatial de Cap Canaveral en Floride.
Prévu pour fonctionner jusqu'en 1981, dérive sur l'orbite
'cimetière' depuis Décembre 1984.
Les apports industriels
Symphonie est le premier satellite
mondial civil de télécommunication stabilisé
3 axes au lieu de l'être par rotation.
Symphonie est le premier satellite utilisant
un moteur d'apogée bi-liquides à multi-poussées au
lieu d'un moteur à poudre à poussée unique.
L'interdiction US d'usage commercial
des satellites Symphonie permet au lanceur européen Ariane d'émerger.
Les satellites modernes géostationnaires
européens de télécommunication ont tous hérité
des acquis technologiques de Symphonie.
L'embargo US sur l'usage commercial de Symphonie
a permis l'émergence du nouveau lanceur Ariane.
Le segment spatial
Le segment spatial est constitué de 2 satellites géostationnaires
stabilisés 3 axes permettant d'établir des télécommunications
simultanées entre plusieurs stations terriennes dans les bandes
de fréquences 6 et 4 GHz.
Le contrôle et la mise à poste des satellites sont effectués
en bande VHF à partir de stations dédiées et du réseau
du CNES pour la France et du DLR et la NASA pour l'Allemagne.
A poste les satellites sont contrôlés par les stations
terriennes en bande C (en France pour Symphonie A et en Allemagne pour
Symphonie B).
La charge utile
Chaque satellite est équipé de 2 répéteurs
de 45 MHz de largeur de bande à double changement de fréquence
avec des ATOP de 13 W de puissance non redondants.
Les antennes permettent de couvrir 2 larges zones en forme
de haricot, l'ouest eurafricain et l'est nord- et sud-américain.
La plate-forme
C'est la première plate-forme de la famille Spacebus
d'Alcatel avec une masse au lancement de 400 Kg.
Le pilotage 3 axes est effectué par mini-propulseurs à
gaz "froid" (azote) et à gaz "chaud" bi-liquides à hydrazine
(MMH) et par asservissement d'une roue inertielle à partir de capteurs
terrestres infra-rouge.
Le moteur d'apogée est un moteur bi-liquides à hydrazine
autorisant le ré-allumage du moteur.
Le générateur solaire est composé de 3 ailes fixes
délivrant 300 W en début de vie.
Les accidents de parcours
Les satellites sont compatibles d'un seul type de lanceur,
la fusée Europa en cours de développement qui suite à
de nombreux problèmes de mise au point est abandonnée sans
solution européenne de rechange.
La solution américaine conduit à une interdiction à
utiliser commercialement les satellites sur le plan international.
Le programme Symphonie devient expérimental et la France et
l'Europe se voient interdire l'accès commercial à l'espace
pour un certain nombre d'année.
Le premier satellite en orbite a été l'objet de parasitage
par effet électrostatique. Ceci a permis de mettre en évidence
les précautions draconniennes qu' il est indispensable d'appliquer
sur tous les satellites.
Sur le plan national, l'exploitant France Télécom accédera
commercialement aux télécommunications spatiales avec 5 ans
de retard avec la mise en place de la première génération
de satellite Telecom.
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